Quand on se pousse à bout de souffle, on devient invariablement moins performant. C’est pourquoi il faut être conscient de ce dernier et d’en tirer avantage.
Dans ma pratique, J’ai affronté bien des combattants plus jeunes et plus fringants que moi. Pourtant, il n’est pas rare qu’ils s’essoufflaient avant moi. Je pouvais ensuite les pourfendre à loisir alors qu’ils couraient après leur souffle. Gnahaha!Alex S. Girard
Les trois souffles
Ce n’est pas physiquement correct de les définir ainsi puisque nous n’avons qu’un souffle, mais l’OCR use du principes des trois souffles pour définir les divers stades d’essoufflement d’un combattant.
Le premier souffle correspond au début d’un combat, alors que l’effort n’a pas encore fait pompé la machine. À ce stade, l’esprit est libre de penser à des stratégies de combat tout en jaugeant l’adversaire.
Le deuxième souffle survient lorsqu’on sent l’effort physique. La respiration est plus pénible, mais demeure supportable. L’esprit dispose de moins d’oxygène pour réfléchir, mais demeure tout à fait fonctionnel. En fait, l’apport accru d’efforts nécessite une répartition égale de l’énergie restante pour un atteindre un équilibre entre réflexion et action. C’est l’état optimal.
Le troisième souffle s’atteint en poussant son corps au-delà de ses capacités. Le souffle est court et la fatigue se fait sentir. On ne réfléchit plus de manière optimale et c’est là que peut arriver les incidents, car on ne dispose plus du jugement nécessaire pour contrôler ses frappes et défenses.
T’auras compris que le bon souffle est le deuxième. Malgré que le premier t’offre des capacités cardiorespiratoires optimales, c’est le moment où l’on réfléchit trop. L’expérience te permettra d’atteindre un état d’esprit de deuxième souffle, éventuellement, mais rien ne vaut le deuxième souffle pour être performant. Le troisième souffle est à éviter le plus possible car revenir au deuxième implique de diminuer grandement son activité afin de reprendre son souffle. Se faisant, tu risques d’être une proie plus facile et tu peux blesser les autres par des mouvements désordonnés “de survie”.
Doser l’effort
Complémentaire à la notion de souffles, doser l’effort te permettra de rester dans une zone de performance optimale. C’est ce qui te permettra de rester dans ton deuxième souffle indéfiniment.
Voici quelques conseils, pêle-mêles, afin de doser l’effort:
Évite les mouvements inutiles, puise ta force en ta base. Laisse l’Autre s’essouffler. Étudie-le. Passe à l’attaque que lorsque l’opportunité se présente. Nul besoin de frapper en vain. Si tu t’élances pour frapper, assure-toi d’y donner l’effort nécessaire pour atteindre la zone de touche, sinon ne t’engage pas dans l’action. Soit centré, concentré, présent entièrement. Laisse l’instinct puiser dans ton expérience la meilleure séquence à servir.
Tendu et détendu à la fois, prêt à détendre et tendre à tout instant.
Aie du plaisir à chaque instant!